2025-03-16 — 2025-03-16
Une technique simple, mélange de prise de conscience et d'apprentissage par renforcement, qui m'a permis d'arrêter une mauvaise habitude vieille de dix ans.
endant presque dix ans, j’ai eu cette sale manie de me ronger les ongles – surtout quand je m’ennuyais ou que j’étais stressé. J’ai essayé un nombre incalculable de fois d’arrêter, mais le succès était au mieux temporaire (ça tenait une semaine, grand max). J’ai tout tenté, de simplement “faire attention” à me punir quand je me surprenais à le faire (spoiler : ça n’a servi à rien).
Récemment, je me suis intéressé aux techniques de métacognition, comme TYCS. Inspiré par cette approche, j’ai enfin réussi à me débarrasser de ce comportement involontaire, et ce, facilement et (jusqu’à présent) pour de bon.
La technique en soi n’a rien de révolutionnaire ni de particulièrement original – elle est même plutôt basique. Mais je ne l’avais jamais vue présentée sous cet angle, et je me dis qu’elle pourrait peut-être aider d’autres personnes qui luttent contre des habitudes inconscientes similaires.
Cette approche repose sur deux constats essentiels :
Par conséquent, si on arrive à rendre ce comportement conscient, il devrait devenir beaucoup plus facile de l’interrompre sur le moment.
En l’espace de quelques jours, j’ai senti ma conscience s’affûter : au début, je me surprenais en plein acte, puis j’ai commencé à remarquer ma main qui dérivait vers ma bouche, et finalement, je suis devenu capable de percevoir l’impulsion elle-même avant le moindre mouvement physique. Au bout d’environ deux semaines, l’habitude avait quasiment disparu. Six mois plus tard, ce changement semble bien installé. L’envie refait parfois surface dans les moments de gros stress, mais maintenant je la repère quasi instantanément et je choisis sans effort de ne pas y céder.
L’étape de la récompense est cruciale pour l’efficacité de cette technique. Elle crée une boucle de rétroaction positive : plus vous vous récompensez d’avoir remarqué, plus il devient facile de remarquer la fois suivante. C’est tout l’inverse de ce qui se passait quand j’essayais de me punir : ça générait de l’anxiété et de la résistance, ce qui, au final, me poussait à éviter d’en prendre conscience plutôt qu’à aiguiser ma vigilance.
Du point de vue de la formation des habitudes, on détourne en quelque sorte le signal déclencheur pour installer une nouvelle routine. On passe de : (Signal -> Comportement -> Récompense) à : (Signal -> Prise de conscience -> Récompense pour la prise de conscience).
Pendant ce temps, l’impulsion initiale perd de sa force, comme éclairée par la lumière de la conscience.
(Dans mon cas, il faut dire que la récompense liée au fait de se ronger les ongles était très faible, et la récompense artificielle que je m’octroyais pour en prendre conscience était potentiellement plus forte.)
La première condition – que le comportement n’ait pas de valeur intrinsèque – est en réalité assez limitante. Cette technique devrait bien marcher pour les automatismes inconscients qui n’apportent pas de réelle satisfaction. En revanche, j’ai constaté qu’il était bien plus difficile d’appliquer la même approche quand le comportement est intrinsèquement agréable (comme manger plus que de raison, ou céder à des distractions plaisantes).
Pour ces comportements plus gratifiants, d’autres stratégies pourraient être plus adaptées :
Je serais curieux de savoir si d’autres personnes ont utilisé avec succès des approches métacognitives similaires pour d’autres types d’habitudes, notamment celles qui procurent une récompense intrinsèque plus forte. N’hésitez pas à partager vos expériences !